Mon téléphone sonne : « Salut JY… ça te dit une sortie carpe dans ton secteur ? Parking du rendez-vous des bons amis, OK, ça me va… »
Et voilà comment a débuté l’idée d’un repérage dans un secteur dont JY m’avait vanté les qualités depuis pas mal de temps…
Après s’être retrouvés sur le lieu de rendez-vous, nous observons le site : un endroit magnifique.
Ici ou là, des arbres morts baignent dans l’eau, des ronciers trempent leurs feuillages d’hiver vers les profondeurs, et des branchages percent la surface plate du paisible cours d’eau.
Nous installons donc notre matériel. Pour ma part, je choisis un secteur entre deux arbres immergés éloignés d’une trentaine de mètres. Une ligne à droite, une plein centre, et une dernière à gauche.
JY choisit quant à lui choisi deux postes différents : un vers lequel des branches d’arbres trempent dans l’eau, et un autre vers lequel des amas de branches, ronces et autres troncs sont entassés comme pour une hutte à castor.
La météo annonce du soleil jusqu’en milieu de soirée, mais les quelques rares apparitions ne suffisent pas à nous réchauffer. C’est une après-midi assez froide, et le soleil disparait pendant de longs quarts d’heure avant de réapparaitre, sporadiquement.
Puis vient l’attente… Les yeux rivés sur nos détecteurs.
A plusieurs reprises, un ragondin effectue des va et viens sur la rive d’en face. L’après-midi reste malheureusement calme. Parfois, quelques bulles remontent à la surface à proximité de nos lignes, nous faisant espérer le poisson en activité, et un prochain départ. Mais il n’en est rien.
Alors la luminosité diminue rapidement, laissant place à quelques belles lumières du soir.
Nous décidons d’aller observer le secteur, en empruntant un petit sentier longeant la berge. Les quelques trouées dans la végétation épaisse nous permettent de jeter notre regard vers l’étendue d’eau.
La teinte de celle-ci est claire, et laisse apparaitre les quelques branches et troncs jusqu’à un bon mètre de profondeur.
A l’un des postes, un tronc d’arbre est complètement immergé.
Un gardon attire notre regard. Il nage paisiblement à quelques centimètres de la surface de l’eau. Soudain surgit des profondeurs maitre Esox Lucius, un beau brochet d’une quarantaine de centimètres. Cela ne dure qu’une fraction de seconde. Nous avons pu observer sa gueule grande ouverte, sa robe rayée parfaite pour le camouflage, sa nage de sprinteur. Un coup de caudale, un virage à gauche, et il disparait tout aussi rapidement qu’il est venu à nous, tel un mirage ! Un moment aussi rare qu’inattendu… un très beau cadeau, dans cette calme journée.
Nous regagnons alors nos postes, chanceux et heureux de cette si belle apparition.
Pas une touche aujourd’hui, c’est aussi cela la pêche, mais du bon temps passé au bord de l’eau, la découverte d’un très beau secteur, des visites de ragondins, et cette belle apparition…
Bref, vivement la prochaine sortie au bord de l’eau !
Esox Lucius !!! Hahahaaa !!! Belle écriture.
Merci Ollinet de lire mes péripéties à l’autre bout du monde!! Tout l’art de mon récit est d’arriver à mettre des mots quand il ne se passe pas grand chose… A bientôt pour de nouvelles aventures halieutiques 😉 B. Lucius 😉
Récit superbe mon poète
Exercice toujours difficile de mettre des mots quand « il ne se passe rien »…
Merci Dan de suivre encore et toujours ces images, ces mots … 😉